J4 Houffalize - Nadrin

Publié le 2 juillet 2025 à 19:36

Départ à 8h20 ce matin. L'étape est longue et escarpée. Et la météo, démentielle. 

Au départ de mon hôtel, je remonte vers Houffalize où trône un char panther, qui rappelle le passé difficile de cette petite ville qui fut rasée en décembre 44 par l'aviation américaine qui voulait empêcher les Allemands de traverser l'Ourthe.

Le parcours ensuite est vraiment agréable et traverse des bois et forêts ombragés. La pollution sonore est quasi inexistante et ce calme invite à ralentir le pas et observer la nature, même si les animaux se font furtifs.

Après la zone protégée de Nabiselle, je me sens en veine et propose une dispense de 100 m de dénivelé à mes ampoules. Après un azimuth presque parfait, je passe sur la rive droite de l'Ourthe. Sauf que j'ai les pieds trempés après le passage du gué...

Rapide séchage des chaussures et changement de chaussettes et me voilà reparti vers le barrage de Nisramont. En chemin, je me fais attaquer par un insecte kamikaze qui me pique au dessus le l'œil et se barre. La douleur est foudroyante. Je suis sûr que je sens un dard bien profondément enfoncé dans mon front, mais impossible de le saisir. Ma mort est proche.

Mon salut arrive par deux randonneurs luxembourgeois qui regardent et me disent qu'ils ne voient rien et me disent que je suis "e Feigling", ce qui signifie dans leur idiome que je fait preuve d'une grande bravoure.

Après ces péripéties entomologiques, je repars de plus belle vers Nisramont. Objectif : un Orval à la taverne avant 13h30. Et de fait, j'y suis bien à temps. Sauf que le patron (merci à lui et la sympatie qu'il a temoignée) a décidé de fermer juste aujourd'hui. 

Sale coup pour la fanfare, car en plus de refaire le niveau de la jauge Orval, j'avais prévu un refill d'eau. 36°C, même dans les bois ça demande bcp d'hydratation. Je compte - sans déc - les centilitres qu'il me reste et établis un plan de rationnement. J'en profite aussi pour remettre mes premières chaussettes qui depuis le temps ont séché. 

La montée vers Ollomont est interminable, abrupte, en plein soleil, violente. Mon corps réclame à grands cris de l'eau que ma raison se refuse à lui octroyer. Vais-je mourir une seconde fois aujourd'hui ? Ouf, non, une maison en vue et une dame assurément plus gentille que l'autre type, m'accorde cette eau, dont je finis tout doucement par apprécier l'intérêt en dehors du Ricard.

Je finis la montée vers Nadrin et appelle le chauffeur qui doit me ramener à Houffalize en fin de parcours : tout ça pour ça.  25 km, 660 m D+, 520 m D-. Vraiment une belle étape, difficile, chaude, mais vraiment chouette.

Demain matin, je repars de Nadrin après transfert pour la dernière étape. D'ici-là, je vais peut-être me faire examiner pour voir s'il n'y a pas de symptômes secondaires à ma piqûre à la tête. 

En quittant Houffalize 

Après le gué de l'azimuth

Confluence des 2 Ourthes : orientale et occidentale

Objectif : barrage de Nisramont 😭

A défaut de photo de merle


Ajouter un commentaire

Commentaires

Bene
il y a 2 mois

Superbes photos. Et quel lyrisme 🤩

Steph
il y a 2 mois

Très poétique aujourd'hui. Et ton humour me rappelle un ami à moi, un certain Axen.
PS je ne vais pas traduire 'Feigling', mais bravoure se dit 'Mut' ou Tapferkeit. 😁
🍻 Méritée en tout cas